Le liquide de frein d’une moto se dégrade dans le temps. Son remplacement – ou une purge – redonne du peps à votre freinage. Une opération simple, sauf sur les dispositifs assistés, couplés et/ou avec ABS qu’il vaut mieux confier à un pro.Le liquide est un élément primordial du système de freinage. Négligé, il absorbe de l’humidité, qui entre en ébullition sous forte contrainte. Le levier ou la pédale s’enfoncent alors dans le vide, juste au moment où il faut freiner fort !
Replacement régulierLes constructeurs recommandent un remplacement tous les deux ans maxi. Cette périodicité est plus importante que le produit lui-même, car tout fluide préconisé, même banal, supporte de très hautes contraintes, s’il est récent. Avant cette échéance de deux ans, ou au moindre doute, la teinte du liquide donne l’alerte. Dès qu’il est trouble ou « franchement infusé », il faut le remplacer (Étape 1).
Remplacement liquide frein : étape 1
Y’a le feu ! Ce liquide aurait dû être changé bien avant d’être aussi sombre. Son vieillissement varie avec l’usage et l’humidité ambiante, mais dès qu’il perd sa teinte claire et sa limpidité, il faut le remplacer. La limite de deux ans maxi doit même être avancée si l’aspect du liquide change avant.
Remplacement liquide frein : étape 2
La manipulation du liquide, ou une action sur le levier avec le bocal ouvert, va inévitablement entraîner des projections. Or le liquide est agressif, spécialement envers les plastiques transparents. Protégez les parties exposées et gardez à portée de main une éponge dans un seau d’eau pour rincer généreusement.
Remplacement liquide frein : étape 3
Le vieux liquide est d’abord évacué du bocal avec une seringue ou des papiers absorbants. Faites remonter le reste de liquide en repoussant les plaquettes de frein, couvercle reposé pour éviter les projections. N’appuyez pas sur le levier bocal presque vide : ça introduirait des bulles d’air dans le circuit.
Remplacement liquide frein : étape 4
Une clef à œil permet d’ouvrir et fermer alternativement la vis de purge, tandis qu’une action synchronisée au levier alimente le liquide neuf et chasse le vieux. Levier légèrement appuyé, ouvrez la vis : liquide et bulles sortent, refermez-la alors délicatement. Ne relâchez pas le levier tant que la vis est ouverte.
Remplacement liquide frein : étape 5
Si des bulles d’air sont rentrées dans la durite à cause d’une action sur le levier, rajoutez du liquide, et donnez de toutes petites impulsions à l’extrémité du levier. Ceci doit faire remonter les bulles avant qu’elles n’aillent plus bas, à condition que le guidon soit tourné extrémité vers le haut.
Remplacement liquide frein : étape 6
L’air peut se coincer en n’importe quel point du circuit. De plus, la liaison de la durite avec le maître-cylindre crée souvent un point haut où stagnent les bulles. Vous pouvez les en chasser en penchant la moto, ou en dévissant le raccord, levier tenu en pression.
Protection impérativeLa manipulation débute par la protection de l’entourage (Étape 2). En effet, du liquide va inévitablement couler ou gicler. Il est corrosif envers les peintures et plastiques, spécialement les transparents : compteurs, bulle.
L’évacuation du vieux liquide s’effectue d’abord au bocal (Étape 3). Une fois ce dernier nettoyé, le remplir de liquide neuf puis chassez le reste du vieux liquide par le bas (Étape 4). Il est plus pratique pour cela d’être deux. Procédez avec le couvercle de bocal reposé, car l’action sur le levier fait gicler du liquide. Surveillez fréquemment le niveau, et faites l’appoint au besoin (Étape 5).
Quand le liquide ressort clair par le tuyau, le remplacement est fait. Le levier doit alors présenter une fermeté de bon aloi. Même sans appuyer fort, après une petite course à vide, vous devez sentir nettement un début d’action franc, sans molesse intermédiaire. Cette directivité joue énormément sur le feeling du freinage. Il serait ruiné par la présence de bulles d’air dans le circuit, détectables à une commande spongieuse et imprécise
Coincer la bullePour évacuer une bulle récalcitrante, il faut penser à orienter la vis de purge des étriers « vers le haut », en tournant la direction au besoin, voire en penchant la moto. Mais l’air n’est pas seulement dans l’étrier. En particulier, une bulle se loge fréquemment dans le raccord « banjo » qui lie le haut de la durite avec la sortie du maître-cylindre (Étape 6).
Pour la déloger, entrouvrez la vis du banjo, tout en pressant fermement le levier. L’air s’échappe alors par les joints libérés, et avec lui une quantité inévitable de liquide sous pression. Entourez donc au préalable la vis et la clef d’un généreux papier absorbant. Même sans les voir, vous entendrez les bulles sortir en émettant un joyeux shprittz. Refermez rapidement la vis avant de relâcher le levier.
Si la commande a gagné en réactivité, si elle est plus directe sans course molle, l’opération a été fructueuse. Il y a d’ailleurs une vis de purge à ce niveau, sur certaines motos haut de gamme, ou sur des sportives à cause de l’inclinaison des guidons bracelets. En effet, le raccord banjo est alors plus haut que la liaison interne vers le bocal.
Pour aider les bulles à remonter, penchez fortement la moto, de sorte que l’extrémité du guidon soit plus haute que le Banjo. Ainsi, les bulles d’air auront spontanément tendance à remonter vers le bocal, pendant que vous donnerez de petites impulsions au levier pour les y inciter.