Les biellettes de progressivité de la suspension arrière sont souvent un point faible du châssis d’une moto. L’usure de leurs roulements, ou leur grippage, provoque une imprécision dans la tenue de route. Il faut donc intervenir : soit préventivement, soit pour réparer.Le mauvais état des articulations de suspension se remarque rarement à l’arrêt. En effet, le poids de la moto plaque les pièces en appui. Un éventuel jeu peut néanmoins s’estimer sans démontage, en soulevant par saccades l’arrière de la moto. Méthode moins physique : s’il y a une béquille centrale, faites basculer la moto sur l’arrière (Étape 1). On voit nettement si le pneu touche le sol avec du jeu ou sans. S’il y a un jeu, il faudra remplacer de coûteux paliers : roulements, bagues, joints…
biellettes de suspension : étape 1
Pas besoin de tout démonter pour se faire une idée assez précise du jeu interne. Le plus costaud de vos amis soulève la moto par saccades, pendant que vous recherchez du bout du doigt quelle articulation cause le jeu observé en bout de bras oscillant. Avec une centrale, c’est bien plus simple : faires touchoter la roue arrière pour mettre le jeu en évidence
biellettes de suspension : étape 2
N’oubliez pas de débloquer les écrous tant que la moto est stable sur ses roues. Un calage soigné est primordial, d’autant que vous allez travailler sous la moto. Ensuite, retirer les pièces est un jeu d’enfant, sauf grippage possible sur une très vieille machine.
http://www.motomag.com/IMG/jpg/photo-3-6.jpgbiellettes de suspension : étape 3
Voilà, tout y est : deux biellettes, un basculeur, c’est le cas le plus courant. Chaque point de pivotement est équipé de joints à lèvre, d’une douille intérieure, et de roulements à aiguilles à l’extérieur. Au total, cela représente beaucoup de pièces à changer, donc beaucoup de travail. De plus, leur coût cumulé peut paraître prohibitif.
biellettes de suspension : étape 4
Le remontage est simple si la hauteur de roue arrière est réglée pour que les pièces s’alignent sans peine. Toujours pour des raisons de sécurité, le « reblocage » final ne se fait que moto revenue sur ses deux roues. La visserie est serrée à un couple assez important, une clef dynamométrique vous assurera sa justesse.
Entretien préventif En l’absence de graisseurs (voir encadré), il est conseillé de démonter les articulations, tous les 15 000 km par exemple, pour un nettoyage-graissage gage de longue vie.
Commencez par débloquer tous les écrous, tant que la moto est stable sur ses roues. Il faudra ensuite la caler (voir MM précédent), pour soulager la roue arrière qui doit à peine toucher le sol sans supporter de poids. De cette façon, les axes peuvent maintenant sortir aisément et se replaceront de même (Étape 2). Les diverses pièces du mécanisme viennent ensuite sans difficulté. L’amortisseur n’a pas besoin d’être retiré, même si cela facilite parfois la tâche (Étape 3).
Inspection Nettoyez l’ensemble au pétrole à poêle par exemple (ni solvant, ni essence, ni gazole, trop agressifs pour les joints). Une fois graissés, axes et roulements doivent osciller sans dureté et avec un jeu minime. Des pièces marquées ou qui tournent par saccades sont à remplacer. Problème : ces multiples joints, roulements et bagues, sont généralement d’un prix élevé. De plus, leur remplacement est à faire sous le regard d’un mécano averti, sous peine de les déformer. Il est donc souvent intéressant d’acheter en occasion tout le système (voire l’amortisseur, si la donneuse a peu de kilomètres). Ces pièces ne sont pas très chères car surabondantes : les accidents se font généralement par l’avant… Le jeu du mécanisme d’occasion est très facile à estimer, pièces en main. De plus, c’est incomparablement plus facile de changer tout d’un bloc que d’extraire les divers roulements et de replacer des neufs.
Remontage Effectué en ordre inverse, le remontage sera facile si toutes les pièces veulent bien s’aligner. Pour cela, jouez sur la hauteur de la roue arrière avec des planchettes. Essuyez les excès de graisse qui ont pu s’échapper au montage, car ils accumuleraient ensuite les projections abrasives. Remontez tous les axes en ne les vissant qu’à la main.
Le blocage final se fera une fois la moto « redescendue à terre », et non plus en équilibre sur des chandelles. Serrez correctement la visserie (Étape 4), au moyen d’une clef dynamométrique de préférence.